SQL Server 2008 est à peine sorti que Microsoft dévoile la prochaine roadmap pour la gestion des données et le décisionnel.
On peut certes être dérouté par ces annonces que l’on peut qualifier de prématurées. Mais l’un des messages associé à la sortie de SQL Server 2008 fut une cassure dans le rythme des releases avec des fonctionnalités plus autonomes et par l’occasion plus fréquentes.
C’est dans cette lignée que s’inscrivent les annonces faites lors de la dernière BI Conference à Seattle ou à la dernière PDC à Los Angeles.
L’annonce phare est Kilimanjaro, la prochaine version de SQL Server, prévue pour 2010. Cette version considérée comme « mineure » ne verra pas de changement dans les différents moteurs (SQL, OLAP, etc.) mais des améliorations pour l’utilisateur et dans la gestion des serveurs.
Cette release se focalise aussi sur des avancées dans le domaine du décisionnel ; entre autres, 2 projets ont été présentés : Gemini et Madison.
Gemini est un module lié à Excel, qui permet de traiter efficacement, en mémoire, plusieurs millions de lignes de données. Destiné aux utilisateurs finaux, il rapproche la Business Intelligence des clients. En plus d’être un add-in à Excel, Gemini est aussi une formidable opportunité d’introduire la puissance d’Analysis Services dans le monde des utilisateurs d’Excel, estimés à plusieurs centaines de millions, comme a essayé de le faire Performance Point avec ProClarity.
Madison est un projet qui vient de l’acquisition de DATAllegro par Microsoft cet été et qui marque d’une pierre blanche l’ambition de ce dernier à pénétrer le marché des très gros volumes. Madison est la solution pour paralléliser les requêtes sur une batterie de serveurs, permettant une montée en charge plus importante. Madison devrait se présenter sous la forme d’un module additionnel et est prévu en même temps que Kilimanjaro.
Côté relationnel, c’est plutôt vers Azure que se tourne l’avenir. En deux mots, Azure est la proposition de Microsoft en terme de Cloud Computing. C’est globalement une nouvelle vision du développement d’applications, très orientée services, sur une solution d’hébergement en haute disponibilité avec montée en charge proposée par Microsoft. Dans cet univers, le stockage de données prend une place importante avec 2 briques : SQL Services et Azure Table Storage.
SQL Services est l’équivalent de SQL Server mais hébergé sur le « Cloud ». Actuellement, seule la brique relationnelle (SQL Data Services) est disponible en beta. Elle permet de stocker des entités relationnelles, accessibles de n’importe où via SOAP ou REST. Pour l’instant, cette brique est très limitée en termes de fonctionnalités mais devrait s’enrichir dans les mois à venir pour devenir une vraie base de données online, incluant même des modules décisionnels de datawarehousing, de reporting et d’analyse.
Rassurons nous, SQL Services n’a pas vocation à remplacer le traditionnel SQL Server (cf. Kilimanjaro) mais complète l’offre de Microsoft et ouvre de nouvelles perspectives comme le paiement à l’utilisation, plus économique pour de nombreux clients.
Azure Table Storage s’appuie techniquement sur les « tables » de SQL Data Services. La différence est sur la richesse fonctionnelle. Azure Table Storage est très limité (pas de jointures par exemple) et répond à des petits besoins en stockage de données. A ne pas en douter, la différence s’en ressentira sur le prix des licences, qui, soit dit en passant, reste la grande interrogation sur l’univers Azure.
Evidemment, en cette fin d’année 2008, toutes ces informations sont à tempérer car les différentes phases de développement redéfiniront peut-être les modalités de mise en œuvre de ces ambitions. Rendez-vous début 2009 pour la première CTP de Kilimanjaro et les prochaines annonces sur Azure.
J’espère que ce petit article vous apporte des réponses sur la stratégie de Microsoft pour les années à venir. L’équipe de consultant de Bewise son à votre disposition pour compléter ces éclairages et vous présenter plus en détail ces nouvelles technologies.